La justice a dit son mot, les opposants à la tenue du 25e congrès national prévu à partir d’aujourd’hui à Sfax ayant perdu leur requête, ils seront 620 congressistes à choisir les 15 membres du prochain bureau exécutif de la centrale syndicale ouvrière.
A la tête des candidats, Noureddine Taboubi, secrétaire général sortant, part avec les faveurs des pronostics pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’organisation, en concrétisation de l’amendement de son article 20.
Comment qualifier le congrès national de l’Ugtt (le 25e selon les décomptes de Noureddine Taboubi et ses fidèles lieutenants et le 24e selon les opposants à la ligne du SG considérant le congrès extraordinaire non-électif de Sousse comme nul et non avenu) dont les travaux démarrent aujourd’hui mercredi 16 février et devraient être clôturés le vendredi 18 février par l’élection d’un nouveau bureau exécutif composé de 15 membres contre 12 auparavant et l’accession quasi-assurée de Noureddine Taboubi à un nouveau mandat de cinq ans en tant que secrétaire général de la centrale syndicale ouvrière conformément à l’amendement (à côté d’autres amendements faut-il le rappeler) de l’article 20 du règlement intérieur de l’organisation ?
Peut-on considérer ce congrès comme un tournant dans l’histoire du mouvement syndical tunisien dans la mesure où ses conclusions attendues et les hommes qui auront la charge de les concrétiser durant les cinq prochaines années permettront de faire adapter la centrale de la place Mohamed-Ali aux exigences de la nouvelle étape historique et civilisationnelle par laquelle passe la Tunisie, notamment depuis le déclenchement des processus du 25 juillet et du 13 décembre 2021, comme le soulignent les syndicalistes qui soutiennent l’amendement du règlement intérieur, dont en particulier son fameux article 20 ?
Est-on en mesure, à l’opposé, d’estimer que les assises de Sfax (la ville qui a vu la naissance de l’Ugtt sous l’impulsion du grand leader Farhat Hached) comme un grand revirement ou un coup de poignard dans le dos du mouvement syndical tunisien dont la réussite, la pérennité et la crédibilité dont il bénéficie méritoirement sur les scène nationale, régionale et internationale proviennent justement de l’attachement viscéral de ses différentes structures, à leur tête son bureau exécutif, au respect de toutes les dispositions de son règlement intérieur et à la consécration effective de la démocratie intérieure parmi ses structures en partant du syndicat de base jusqu’au bureau exécutif comme l’avancent certains syndicalistes tels que Mohamed M’sellami et Mohamed Ali Boughdiri, membres du bureau exécutif sortant à côté d’autres responsables de fédérations et de syndicats généraux qui ont tout fait au niveau judiciaire sans résultat dans le but de faire annuler la tenue du congrès, à compter d’aujourd’hui à Sfax.
620 délégués et 38 candidats au bureau exécutif
Donc et au-delà des frictions et de l’attachement de Mohamed Ali Boughdiri avec ses amis à poursuivre le combat juridique dans le but d’empêcher la déviation du mouvement syndical tunisien, ils seront aujourd’hui 620 délégués à participer aux travaux du 25e congrès national de l’Ugtt qui se tiendra à Sfax, plus précisément à «l’espace Meriem» situé sur la route de Mahdia km 10.
Les délégués auront à départager les 38 candidats au bureau exécutif qui sera composé de 15 membres.
Ils auront également à élire les 5 membres de la commission nationale du règlement intérieur (la structure chargée de sanctionner les syndicalistes contrevenants au règlement intérieur) parmi 11 candidats.
Les congressistes auront aussi la responsabilité de choisir parmi 14 candidats les 5 membres de la prochaine commission nationale de contrôle des finances de l’Ugtt. Quant à la liste des candidats au futur bureau exécutif, ce qui revient à dire à la possibilité de briguer le poste de secrétaire général, puisque le prétendant à ce poste n’est pas élu directement par les 620 congressistes mais par les membres du bureau exécutif et qui aura la possibilité, cette fois, d’occuper le poste pour deux mandats successifs de cinq ans chacun, on y découvre neuf membres parmi ceux du bureau exécutif sortant ayant à leur tête Noureddine Taboubi, le secrétaire général sortant.
A côté de Noureddine Taboubi assuré à 100% d’être réélu nouveau S.G. de l’Ugtt, on peut citer les membres suivants : Sami Tahri, chargé de l’information et de la communication au sein de l’Ugtt, Anouar Ben Gaddour, chargé des études et de la documentation, Samir Cheffi, Hfaïedh Hfaïedh, chargé de l’administration, Kamel Saâd, membre du bureau exécutif depuis l’époque de feu Habib Achour en 1984, Slaheddine Selmi, etc.
Et s’il existe une observation à introduire, elle est relative aux espoirs exprimés par Mohamed Ali Boughdiri appelant à faire éviter à l’Ugtt le marasme dans lequel elle risque de basculer en faisant en sorte de trouver une solution consensuelle entre les syndicalistes dans l’objectif de faire face à la rupture et à la fracture qui menacent de briser l’Union du mouvement syndical tunisien.
Et même si les plaignants contre la tenue du congrès de Sfax ont été déboutés par la justice, lundi, Mohamed Ali Boughdiri reste confiant que les syndicalistes peuvent, s’ils font triompher la voix de la raison et du dialogue, épargner à leur organisation «un sombre avenir».